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Qu’est-ce qu’un partenariat technologique ?

A l’heure ou l’innovation fait partie intégrante de la stratégie de croissance des entreprises, toute entreprise, grandes ou petites, peuvent envisager le partenariat technologique comme une démarche possible d’innovation à la condition que ce partenariat soit bien organisé dans sa phase préparatoire et exploité correctement durant sa mise en œuvre et son suivi.

Lors de la mise en œuvre d’un partenariat, quelque que soit sa nature, il est important de ne pas négliger l’approche « WIN-WIN » et ce que cela implique pour l’ensemble des parties prenantes.  On a tendance souvent à confondre régulièrement 2 approches : la sous-traitance et le co-développement. 

industrie

Ce dernier se distingue par le fait que le partenaire co-investit avec vous en vue de bénéficier en fin de compte d’une partie de la propriété des résultats et de la future exploitation commerciale de ceux-ci. Le partenaire décide de prendre un risque en investissant dans le projet en vue d’exploiter des bénéfices plus tard et espère également grâce au co-développement fidéliser le partenaire dans la démarche et bénéficier toujours de son expertise une fois le partenariat terminé.  A l’opposé, le sous-traitant exécute une prestation cadrée par un cahier des charges et réalise une marge sur le service apporté comme cela se passe dans tout échange commercial.

Le choix du mode de collaboration doit être en phase avec la stratégie de développement de l’entreprise à moyen terme et en particulier en ce qui concerne le savoir-faire qu’elle souhaite rendre visible à son partenaire, et celui qu’elle souhaite conserver secret lors de la collaboration.  Il faut éviter de rentrer dans une démarche partenariale par le simple fait d’une opportunité.  Même si celle-ci ne peut être écartée, les implications que cela engendre doit être bien prises en compte.

On rencontre très souvent un partenariat réalisé de façon informelle, il est conseillé toutefois de proposer aux futurs partenaires de signer préalablement un accord de partenariat qui fixe clairement les règles de conduite du projet ainsi que, et c’est fondamental, les droits de Propriété Intellectuelle dans la mise en œuvre du projet et de l’exploitation des résultats. Attention, la signature de cet accord ne doit en aucune façon remettre en cause la confiance minimum nécessaire à la réussite du projet collaboratif mais doit servir de document de référence en cas de litige éventuel.  Tout comme un mariage, la signature d’un contrat ne remet pas à priori encore le principe de l’union.

Les avantages du partenariat technologique

Les avantages sont multiples, citons par exemple :

  • Permettre de développer ses capacités d’innovation en bénéficiant du savoir et savoir-faire d’autres experts dans des domaines de compétences complémentaires  ;
  • Permettre de gagner du temps ;
  • Limiter les risques financiers ;
  • Limiter les risques techniques ;
  • Donner une possibilité de se diversifier ;
  • S’assurer des mises à jour technologiques ;
  • Élargir son réseau de connaissance.

Même si l’engagement dans un partenariat technologique présente de nombreux avantages, l’entreprise ne doit pas sous-estimer la difficulté de s’y engager et doit rester attentive à une série d’éléments sans quoi les avantages perçus peuvent se transformer très rapidement en facteurs de risques voire même d’échec

Quelques points d’attention pour la mise en partenariat R&D

Il est important d’identifier et maîtriser les facteurs de risque pour maximiser les chances de réussite d’une collaboration technologique.

La mise en place d’une démarche collaborative ne se limite pas au projet proprement dit, cela demande également une bonne préparation en amont.

Avant le démarrage proprement dit, l’entreprise devra tenir compte des éléments non exhaustifs suivants :

  • Bien définir le périmètre de son besoin afin d’identifier le bon partenaire ;
  • Tenir compte des cultures et mentalités différentes des autres partenaires ;
  • Estimer les ressources disponibles en interne qui seront affectées au projet;
  • Protéger son savoir-faire préexistant ;
  • Ne pas trop en dire dans les premiers contacts mais suffisamment pour marquer l’intérêt ;
  • S’assurer que les autres partenaires ne sont pas sur des marchés concurrents, ou s’entendre au préalable sur le partage du marché ;
  • Prendre le temps suffisant au montage du projet et réfléchir à l’accord de partenariat en ce y compris la répartition des résultats du projet ;
  • Choisir un bon coordinateur ;

Les 5 étapes clés du process de mise en route du partenariat technologique

La mise en place d’une démarche collaborative peut se décomposer en 5 grandes phases :

1. Définir le besoin

C’est une étape fondamentale car une évaluation claire et précise de votre besoin vous conduira à fortiori vers le choix d’un bon partenaire.  Une connaissance fine de vos forces et faiblesses orientera plus aisément vos choix.

2. Le profil du partenaire

N’hésitez pas à établir le portrait-robot de votre futur partenaire avant de vous lancer à sa recherche.

Préférez-vous travailler avec une Pme, une grande entreprise, un centre de recherche, une université,….

3. Recherche et sélection du futur partenaire

Il s’agit d’une étape importante qui peut prendre au minimum six mois mais surtout ne vous précipitez pas !

Il est bien sûr plus facile de se tourner vers des entreprises de votre réseau de proximité mais nous vous invitons à vous renseigner auprès des associations industrielles en Belgique de type clusters ou pôles de compétitivité qui sur le plan partenarial R&D sont déjà positionnées. Il est important de pouvoir analyser votre futur partenaire sous plusieurs angles et suivant le type de partenariat mis en jeu.

4. La négociation

Pour cette phase, il sera judicieux de choisir dans son équipe un bon négociateur qui, avant toute discussion, aura pris soin d’établir un engagement de confidentialité.  Chaque rôle et mission des futurs partenaires seront précisés ainsi que les moyens y afférents.  Prévoyez des moyens suffisants au regard des objectifs voulu.

Prévoyez une marge budgétaire suffisante, au moins 10 %, par rapport à vos estimations. Au cours de cette négociation, vous validerez le mode de partenariat que vous souhaitez développer et définirez le mode de valorisation des résultats.  Une fois les premiers grands accords engrangés, vous rédigerez une lettre d’engagement qui, sans avoir une valeur contractuelle, permettra de mesurer les réelles intentions.

5. L’accord de partenariat

La phase de négociation aboutira à la signature d’un accord, en anglais « consortium agreement », qui servira de document de référence pendant et après la période de collaboration.

Un des enjeux du projet de partenariat R&D est de partager équitablement les résultats de la collaboration entre les différents partenaires, et notamment la propriété intellectuelle au travers des brevets, accords d’exploitation ou de distribution qui en découleront.

L’accord de partenariat est signé entre les partenaires et fixe les règles de conduite du projet ainsi que la propriété et l’exploitation des résultats.  Il n’y a bien sûr pas de limite d’items dans un accord de partenariat mais nous conseillons dans les premières étapes à établir entre vous les éléments clés de l’accord après quoi un passage chez un avocat spécialisé sera une étape incontournable.  Si vous envisagez le dépôt d’un brevet, prenez rendez-vous avec un Cabinet spécialisé.

Reprenons quelques items qui seront repris dans votre accord de partenariat:

Le rôle des partenaires

  • le rôle de chaque entreprise au sein du projet, les compétences et ressources internes qui seront mises à  disposition ;
  • Préciser la cohérence du projet avec la stratégie et les attentes des entreprises ;
  • Règles au niveau des droits de vote de décision.

Le budget

  • Exhaustivité des coûts ;
  • Cohérence du budget avec les tâches à mener ;

Propriété intellectuelle

  • Description pour chaque partenaire de son savoir et savoir-faire existant ;
  • Définition du savoir-faire qui donnera lieu à un droit d’accès sans compensation dans le cadre du projet, et sous-condition une fois le projet terminé ;
  • Partage de la propriété intellectuelle par rapport au savoir généré dans le cadre du projet ; (qui paie les frais de protection, qui est propriétaire des droits ? des licences peuvent-elle être accordées à des tiers ?…);
  • Mode de valorisation des résultats du projet tout en veillant à la cohérence entre la répartition des résultats du projet et les stratégies de développement des partenaires ;
  • Fixer précisément le cadre de la confidentialité comme par exemple les règles de communication des résultats à des tiers, la durée de l’engagement de confidentialité, … L’accord de confidentialité éventuellement signé au début des négociations ne suffit pas.

Calendrier

  • Valider le timing du projet proposé par le coordinateur en lien avec les capacités réelles de réalisation de l’entreprise ;
  • Rappeler le calendrier de reporting technique et financier du projet en lien éventuel avec une convention signée dans le cadre d’un financement public

Les principales raisons d’échec

Quelques causes possibles qui conduisent à un échec de la collaboration :

  • Un besoin mal identifié et par conséquent un partenaire mal défini ;
  • Une mauvaise évaluation de la motivation du partenaire et manque de repères précis quant à la relation « WIN-WIN » ;
  • Un accord de partenariat mal rédigé et des règles d’exploitation des résultats mal définies
  • Des ressources sous-évaluées
  • Pilotage du projet insuffisant

Aides R&D spécifiques régionales pour financer votre partenariat technologique

Depuis de nombreuses années l’Europe dans ses Programmes Cadres de Recherche et les entités fédérées en Belgique favorisent l’innovation collaborative par la mise en place de dispositifs financiers sous la forme de subsides mais rappelons-nous que ces moyens financiers ne constituent qu’un plus mais que la base essentielle reste votre engagement stratégique en la matière.

FLANDRE BRUXELLES WALLONIE
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